Il était une fois le gaz de ville
La dénomination gaz de ville nous invite à rouvrir nos livres d’Histoire et nous entraîne aux alentours du XIXe et du début du XXe siècle. À cette époque, les rues des villes bénéficient d’un système d’éclairage public à la flamme, alimentée en gaz de ville. Il est amené dans les réverbères ou becs de gaz par le biais d’un réseau. Cette substance chimique n’existe pas dans la nature ; elle est manufacturée dans des usines dans lesquelles des ouvriers distillent de la houille, un dérivé du charbon. Méthane, hydrogène, monoxyde de carbone et impuretés composent ce gaz.
Au tournant du siècle, l’électricité apparaît comme une découverte magique. Pratique et plus facile à produire que le gaz d’éclairage, elle remplace rapidement celui-ci, mais le gaz de ville n’a pas encore dit son dernier mot ! Alors qu’il est chassé des rues, il a déjà fait son entrée dans les immeubles. La mention « gaz à tous les étages » sur les bâtiments d’époque rappelle que ce composé chimique représentait un progrès non négligeable. Il s’invite surtout dans les cuisines et chauffe les intérieurs. Mais il reste un produit toxique et lorsque les scientifiques découvrent comment mieux maîtriser le gaz naturel, celui-ci le remplace progressivement pour le faire complètement disparaître en France dans les années 1960. La dernière usine qui le produit ferme au début des années 1970.
Qu’est-ce que le gaz naturel ?
Puisqu’il arrive dans les logements urbains au travers du réseau de canalisations similaire à celui du gaz de ville, le gaz naturel est souvent confondu avec celui-ci. Pourtant, ils n’ont pas grand-chose en commun. Côté origines, il peut se targuer d’être un vrai produit de la nature. Il provient de la dégradation lente de matières organiques, débutée il y a des millions d’années de cela. Énergie fossile, il se trouve souvent à proximité des gisements de pétrole ou dans des champs gaziers totalement indépendants de « l’or noir ».
Ce gaz est un mélange d’hydrocarbures. Pour ceux qui étaient du genre à s’asseoir au-fond-à-gauche-près-du-radiateur pendant les cours de chimie, ces composés font appel uniquement à du carbone (C) et de l’hydrogène (H). Sa composition laisse une part majoritaire au méthane (CH4). Éthane (C2H6), butane (C4H10) et propane (C3H8) l’accompagnent, mais ne constituent qu’une faible proportion de sa composition. Le méthane se présente comme un gaz bien moins dangereux que le monoxyde de carbone. Sa combustion produit certes du dioxyde de carbone, du dioxyde de soufre ou des particules fines, mais leur quantité est bien moindre que la quantité de polluants issue du charbon ou du pétrole. De plus, lorsqu’il brûle, le gaz naturel fournit beaucoup plus d’énergie, ce qui en fait un combustible efficace. Utilisé pour la cuisson, mais aussi pour le chauffage, le gaz de ville dans sa version moderne est disponible principalement dans les centres urbains au réseau de canalisation développé.
Pour la petite histoire, le gaz naturel n’a pas d’odeur. Pourtant, dans nos cuisines parfois « ça sent le gaz ». Nous sentons l’odeur du tétrahydrothiophène, ou THT, une molécule composée de soufre. Ajoutée au gaz, elle a un rôle préventif en cas de fuite ou de brûleur de cuisinière laissé ouvert.
Différents types de gaz à usage domestique pour remplacer le gaz de ville
Le gaz naturel est un des combustibles actuellement exploités pour un usage domestique, mais il n’est pas le seul. Il existe différents types de gaz utilisés pour la cuisine, la production d’eau chaude sanitaire ou le chauffage. Il s’agit de GPL. Ces gaz de pétrole liquéfiés sont, comme leur nom l’indique, stockés sous forme liquide. Il s’agit du propane et du butane, tous deux sont inodores. On leur adjoint, comme au gaz naturel, un composé chimique odorant pour la sécurité de leurs usagers.
Le propane
Ce gaz peut avoir deux origines. Il provient soit du raffinage et du fractionnement du pétrole après acheminement de celui-ci dans une usine, soit de l’extraction et de la purification du gaz naturel. Il est généralement stocké dans des bouteilles ou dans une citerne. Le propane atteint un état gazeux à une température de -42 °C
Le butane
Produit familier du grand public, ce gaz provient en grande partie de l’exploitation du gaz naturel et est collecté dans les champs gaziers. 40 % de la production de butane résulte du raffinage du pétrole. Atteignant la forme gazeuse lorsqu’il se trouve au moins à une température de 0 °C, il est à disposition des clients dans des bouteilles.
Faut-il opter pour le gaz de ville, le butane ou le propane ?
Le gaz naturel est généralement disponible facilement dans les centres urbains. Il peut être utilisé pour alimenter une chaudière à gaz, une cuisinière, un chauffe-eau ou toute autre installation fonctionnant au gaz. Si une connexion est possible aux alentours d’une habitation, il est judicieux de se raccorder au réseau : le prix de cette source d’énergie est relativement peu élevé.
Le butane et le propane sont choisis dans les lieux où le réseau de gaz naturel fait défaut. Le propane est plutôt utilisé par temps froid à l’extérieur (en camping-car ou pour un barbecue l’hiver). Stocké en citerne à l’extérieur, il peut alimenter l’installation de chauffage au gaz d’une habitation, servir à la cuisson des aliments ou à la production d’eau chaude. Le butane contenu dans une bouteille de gaz alimente des appareils de cuisson situés à l’intérieur.
Plus efficace et plus sûr que l’ancien gaz de ville, le gaz naturel est une source d’énergie fiable et performante en milieu urbain. Lorsqu’il n’est pas possible d’y accéder, différents types de gaz, des GPL tels que le butane et le propane peuvent prendre le relais.